Frustration chez le cheval et le cavalier : comment la surmonter

Dans cet épisode du podcast « La Voix des Chevaux », nous allons parler d’un sujet que tous les cavaliers ont déjà rencontré à un moment ou un autre : la frustration.

La frustration ne touche pas seulement les cavaliers, elle concerne aussi nos chevaux. Ensemble, on va explorer pourquoi elle survient et comment elle influence notre relation avec notre cheval. Et surtout, comment on peut la diminuer, aussi bien pour nous que pour nos chevaux.

La frustration dans la relation cheval-humain : comprendre ses origines

La frustration dans notre quotidien avec le cheval

Vous l’avez sans doute déjà vécu : vous testez un exercice que votre cheval connait déjà, et pourtant, ce jour-là, rien ne se passe comme prévu. Vous essayez de guider votre cheval, mais il semble perdu. Il se braque, ne comprend pas, et de notre côté, on commence à se sentir impuissant, déçu peut-être même en colère. Cette frustration monte parce qu’on a l’impression de tout bien faire… mais le cheval ne réagit pas comme on l’attend.

Mon expérience avec la frustration en travail à pied

C’est une situation que j’ai vécue au début, surtout quand j’ai commencé à m’intéresser au travail au sol.

Je me souviens d’avoir regardé des vidéos inspirantes sur YouTube, des cavaliers qui semblaient avoir une communication fluide, presque magique avec leur cheval. Je me disais : « Pourquoi pas moi ? »

Alors, je me suis lancée, en essayant de reproduire ce que je voyais… mais pour être honnête, ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Mon cheval semblait agacé, il couchait les oreilles, et sa frustration était évidente. Et moi, je me disais : « Mince, peut-être que je fais n’importe quoi. Peut-être que je n’ai pas le don pour ça, tant pis, je vais faire autre chose ».

Et j’ai finalement assez vite abandonné le travail au sol avec mon cheval.

Origine de la frustration chez le cavalier

L’impact des attentes élevées et des comparaisons

Avec le recul, j’ai compris que la frustration naît souvent d’une attente de résultats rapides. Nous voyons d’autres cavaliers obtenir des résultats impressionnants et nous pensons qu’il suffit de reproduire les gestes pour y arriver.

Pourtant, la vérité est plus complexe. Ce n’est pas une question de talent inné ou de don. C’est une question d’apprentissage, de patience, de formation.

Pour moi, tout a changé quand j’ai commencé à suivre une vraie formation. J’ai découvert que pour que le cheval comprenne, il ne suffit pas de « faire », il faut savoir comment faire et surtout pourquoi le cheval réagit d’une certaine manière. Car, après tout, le cheval ne parle pas notre langue, il utilise son propre langage : le langage corporel. Pour lui, ce sont les mouvements, les gestes, les postures qui signifient quelque chose.

Apprendre à « parler cheval »

Pour établir une communication efficace, il faut apprendre à se mettre au niveau du cheval. C’est à nous d’apprendre à utiliser notre langage corporel pour parler à notre cheval.

Imaginez cela comme l’apprentissage d’un instrument. Si vous commencez à jouer de la guitare, vous ne pouvez pas maîtriser vos morceaux préférés dès le premier jour. Vous devez apprendre les notes, les accords, les gestes de base. C’est un processus d’entraînement.

Avec le cheval, c’est pareil : au départ, on est un peu gauche, nos gestes sont maladroits, parfois même un peu confus. Ce n’est pas facile pour le cheval, car il ne comprend pas ce que l’on veut lui dire. Parfois, on s’agite, on fait des mouvements dans tous les sens, en espérant qu’il comprenne.

Mais c’est en répétant, en affinant notre gestuelle, que l’on devient plus clair. Ainsi, notre cheval peut enfin comprendre ce que l’on attend de lui.

La frustration chez le cheval

Comment la confusion et les incompréhensions affectent le cheval

Quand notre langage corporel est imprécis, le cheval se sent perdu. Imaginez-vous dans un pays étranger, où vous ne parlez pas la langue. Malgré ça on s’adresse à vous en vous parlant de plus en plus fort avec des mots qui n’ont pas de sens pour vous.

C’est cette confusion qui crée de la frustration pour le cheval. Et une fois que le cheval est frustré, il devient difficile pour lui de rester calme et attentif.

Observer les signes de frustration pour ajuster sa communication

Les signes de frustration chez le cheval – oreilles couchées, impatience, mouvements d’agacement – sont des indicateurs précieux. En étant attentif à ces signaux, nous pouvons adapter notre approche.

Dès que nous arrivons à clarifier nos gestes, à rendre notre communication compréhensible pour lui, alors tout change. Le cheval commence à répondre, à suivre nos indications, et peu à peu, on passe d’un monologue à un vrai dialogue.

Importance du regard extérieur dans la gestion de la frustration

S’entourer d’experts pour progresser

Parfois, on pense qu’on fait tout correctement, mais en réalité, il peut y avoir de petits détails qui nous échappent. C’est souvent ces détails qui font la différence entre une communication confuse et une communication fluide.

C’est pour ça que s’entourer de personnes compétentes, comme un enseignant ou un formateur, peut faire une vraie différence.

Et puis, il ne faut pas se décourager parce que c’est clair que ce n’est pas quelque chose qu’on apprend en quelques jours. Et il ne faut pas avoir peur non plus de faire des erreurs. En effet, elles nous permettent d’avancer lorsque nous en prenons conscience.

Renforcement positif VS renforcement négatif

L’utilisation du renforcement positif, son impact sur la frustration

Un autre point que je voudrais aborder, c’est le renforcement positif. Je sais que certaines personnes disent que donner des friandises crée de la frustration. Et c’est vrai, si le cheval ne comprend pas pourquoi il en reçoit une.

Si on donne des récompenses de manière aléatoire, sans être clair sur les règles, cela peut effectivement embrouiller le cheval et lui créer de la frustration. Mais si c’est bien fait, si on utilise la récompense de manière cohérente, cela peut être un outil formidable de motivation.

Moi-même, j’utilise beaucoup plus de renforcement positif maintenant avec mon cheval, car je vois que j’obtiens une meilleure motivation de sa part. Cela rend les séances plus agréables pour lui, et en étant claire dans mon langage, je peux éviter les frustrations.

Équilibre entre renforcement négatif et renforcement positif

Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver entre ces deux approches. En écoutant certains adeptes du renforcement négatif, on pourrait penser qu’utiliser la nourriture pour motiver son cheval revient à « l’acheter ». Ils expliquent que le cheval, au lieu d’agir par envie de communiquer avec nous, agit uniquement pour obtenir une friandise, ce qui rendrait la relation moins authentique et plus intéressée. Pour eux, l’authenticité du lien repose sur la capacité du cheval à comprendre et répondre à nos demandes sans attente de récompense.

De l’autre côté, les défenseurs du renforcement positif affirment souvent que le renforcement négatif, surtout lorsqu’il implique des pressions croissantes ou l’utilisation d’un stick, peut créer un inconfort réel pour le cheval. Et que cela s’apparente, pour eux, à de la contrainte, voire à une forme de maltraitance.

Pour ma part, je ne cherche pas à diaboliser l’une ou l’autre approche. Chacune a sa place et peut apporter des bénéfices, selon la situation, le cheval, et l’objectif visé. Je préfère réfléchir à l’impact de chacune sur le cheval, que ce soit en termes de compréhension, de motivation, ou de bien-être.

Éviter la frustration : adapter son approche à chaque cheval

Personnellement, j’utilise les deux types de renforcement, car à mon avis, ils sont complémentaires. Je m’adapte en fonction du cheval, de ce qu’il me communique, et de la situation.

En général, je commence par poser des bases solides avec le renforcement négatif, en utilisant des premières pressions très légères et en veillant que le cheval trouve rapidement la réponse attendue pour éviter toute frustration.

Une fois que le cheval comprend bien les exercices de base, j’introduis le renforcement positif. Ce dernier permet d’augmenter sa motivation, de renforcer son enthousiasme, et de l’encourager à proposer des réponses plus engageantes.

L’élément essentiel dans les deux cas est l’attention constante que je porte à son niveau de frustration. Si le cheval montre des signes de frustration, c’est souvent un indicateur qu’il y a un blocage, une incompréhension, ou un manque de clarté dans mon langage. Cette frustration me pousse à ajuster ma communication, que ce soit en précisant mes gestes, ou en changeant la façon dont je renforce l’apprentissage.

En fin de compte, le choix entre renforcement négatif et positif dépend des besoins de chaque cheval et de chaque situation. Les deux peuvent être complémentaires et contribuer à une relation saine et enrichissante lorsque l’on sait adapter son approche.

Conclusion : vers une communication sans frustration

Alors, si vous ressentez de la frustration avec votre cheval, sachez que cela peut être un signe que quelque chose n’est pas encore bien aligné dans votre communication. Prenez le temps d’observer, de vous ajuster, et de clarifier votre langage.

Et souvenez-vous : plus votre cheval comprend ce que vous lui demandez, moins il aura de raisons d’être frustré. Et moins il est frustré, plus votre propre frustration s’apaisera, car la compréhension mutuelle rend la relation fluide et agréable.

Merci d’avoir écouté cet épisode. Si cela vous a parlé, je vous invite à télécharger gratuitement mon carnet avec 6 fiches d’exercices indispensables pour bien débuter le travail à pied.

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