Pour écouter cet article à la manière d’un podcast tout en vacant à une autre activité, ça se passe ici !
Afin d’être capable de mieux communiquer avec nos chevaux et pouvoir interagir dans un langage qu’ils seront capables de comprendre, il est nécessaire d’avoir quelques connaissances sur comment les chevaux communiquent entre eux.
Les chevaux sont des animaux sociaux qui vivent en groupe familial. Pour maintenir l’harmonie au sein de leur communauté, ils ont développé un système de communication complexe et varié.
Dans cet article, nous allons explorer les différents canaux de communication utilisés par les chevaux et l’importance de comprendre ce langage pour établir une relation harmonieuse avec eux.
Les chevaux utilisent quasiment tous les canaux de communication possibles : olfactif, acoustique, visuel et tactile.
La communication olfactive
Parmi ces canaux, l’olfaction joue un rôle primordial. Les chevaux peuvent se reconnaitre à l’odeur. Lorsque deux chevaux se rencontrent, ils se positionnent nez à nez.
A ce moment-là, ils soufflent pour émettre leur odeur. Puis ils inspirent avec les oreilles légèrement en arrière pour se concentrer sur l’odeur afin de savoir s’ils la reconnaissent ou pas. Si ce n’est pas le cas, il peut s’en suivre une mise en place de la hiérarchie.
Rôle de l’olfaction lors de la reproduction
L’olfaction permet à l’étalon de détecter l’état de réceptivité des juments lors des chaleurs.
Pour capter les phéromones émises par les juments, il va prendre une posture spéciale qui s’appelle le flehmen. Il lève le tête en retroussant sa lèvre supérieure afin d’emprisonner l’air dans sa cavité nasale. Il peut ainsi analyser les composant chimique de l’odeur grâce à un organe (que nous n’avons plus), l’organe voméronasal.
L’étalon recouvre aussi les crottins des autres mâles par ses propres crottins. Il urine aussi sur les crottins ou l’urine des juments de son groupe familial, afin de masquer les odeurs des chaleurs pour ne pas attirer d’autres étalons.
La communication auditive
Les chevaux communiquent entre eux également en émettant des sons.
La communication auditive est aussi un moyen important de communication pour les chevaux. Elle permet en effet de communiquer sur de longues distances et ceci même lorsque la communication visuelle n’est pas possible.
Les scientifiques ont recensé sept sons différents que les chevaux peuvent émettre. Les quatre premiers sons sont émis grâces aux cordes vocales :
- Le hennissement : selon son intensité, il peut s’entendre jusqu’à 1 km. Le cheval l’utilise lorsqu’il a perdu de vue un congénère. Il est donc capable de reconnaître le hennissement d’un membre des membres de son groupe.
- Le couinement : il s’entend lors des rencontres, souvent associé au jeté d’antérieur (colère). Il peut aussi s’entendre lors de jeux ou si un cheval se fait mordre un peu fort.
- Appel sourd (nicker) : c’est une salutation de bienvenue envers un congénère connu ou l’humain qui arrive avec quelque chose d’attractif.
- Gémissement : il est associé à un conflit mental, de la souffrance ou un effort physique.
- Ebrouement : c’est une forte expulsion d’air pulsée. Soit due à une irritation ou à des déplacements rapides ou de l’impatience.
- Ronflement : c’est une inhalation rauque, souvent associée à une inquiétude modérée.
- Souffle : forte expulsion d’air très brève, c’est un signal d’alarme.
La communication visuelle
La communication visuelle est un mode de communication très riche chez les chevaux. En raison de leur habitat naturel en plaine, ils ont développé des postures et des mouvements spécifiques pour exprimer leurs intentions et leurs émotions.
Les chevaux communiquent entre eux par la position de leur tête, des oreilles, de la queue et des membres. Ce sont tous des indicateurs de l’état émotionnel du cheval.
Reconnaitre les différentes postures des chevaux est nécessaire, car elles nous indiquent l’état émotionnel de notre cheval. Elles peuvent aussi nous renseigner sur son état de santé. Un cheval ne peut pas dire s’il a mal. C’est en l’observant et en sachant reconnaître certains signes visuels souvent assez discrets que l’on peut savoir que quelque chose ne va pas.
Un cheval n’agresse pas un congénère sans passer par des phases. À tout moment, le cheval agressé peut mettre fin à la menace en s’éloignant. C’est d’ailleurs ce même concept de phases que nous utilisons dans le travail avec les chevaux. Nous voyons qu’ils peuvent devenir réactifs à des signaux très subtils, tout comme avec leurs congénères.
Par exemple un cheval dominant qui veut chasser un autre, va d’abord étendre l’encolure vers lui, puis baisser les oreilles, se déplacer vers lui pour finalement le mordre.
Le cheval soumis se fait petit, le dominant se grandit.
La notion de l’espace personnel
Un dominant aura un espace personnel plus grand qu’un dominé. Les chevaux sont sensibles aux espaces personnels.
On peut le remarquer aussi lors des déplacements d’un point A à un point B. Le dominant va aller en ligne droite, les autres chevaux vont se pousser. Le dominé lui va faire le tour des autres chevaux qui le dominent pour aller au point B. Leur communication dans les déplacements n’est pas la même.
Cette notion d’espace personnel est très importante aussi dans nos interactions avec les chevaux. Ajouter de l’intention corporelle en se grandissant pour déplacer le cheval, va nous rendre beaucoup plus lisible. En effet, c’est notre espace personnel qui va faire bouger le cheval.
La communication tactile
Les chevaux communiquent entre eux aussi par le contact physique.
La communication tactile est également très importante chez les chevaux. Ils utilisent le contact physique pour interagir et se socialiser. En effet, lors d’agressions, ils peuvent se bousculer, se taper et se mordre.
La communication tactile est aussi utilisée lors des jeux entre poulains et des simulations de combats entre jeunes étalons.
Les chevaux utilisent aussi les contacts physiques dans une communication plus amicale. L’allo-grooming, qui est un toilettage mutuel entre chevaux, est une forme de communication tactile entre partenaires qui s’apprécient.
En conclusion
La communication chez les chevaux joue un rôle crucial dans la hiérarchie sociale et la résolution des conflits.
Comprendre et interpréter correctement les signaux de communication des chevaux, nous permet d’apprendre à communiquer avec eux, en établissant un langage compréhensible pour le cheval. Cela nous permet de développer une relation plus harmonieuse avec nos compagnons.
Une meilleure compréhension de la communication équine permet également de détecter les signes d’inconfort ou de malaise chez les chevaux. Cela favorise une prise en charge précoce lors de maladies.