Bien monter à cheval : éduquer l’immobilité au montoir

Quoi de plus désagréable qu’un cheval qui bouge lorsque l’on essaie de monter sur son dos ou qui file à peine vous avez mis le pied à l’étrier. Lorsque l’immobilité au montoir n’est pas acquise, ce n’est ni agréable pour vous et ni pour votre cheval, mais en plus  cette perte de contrôle compromet votre sécurité. 

Bonne nouvelle, l’immobilité au montoir est quelque chose qui s’apprend. Je vais vous montrer la technique que j’utilise. En suivant cette technique vous verrez rapidement un changement dans le comportement de votre cheval au montoir.

Retranscription

Prendre le temps d’éduquer l’immobilité au montoir est une question de sécurité. De plus c’est beaucoup plus agréable de monter sur un cheval immobile.

L’immobilité au montoir est quelque chose qui s’apprend. Comme vous pouvez le voir je n’ai pas mis de selle sur le dos de mon cheval, simplement parce que lorsque je travaille l’immobilité au montoir, je ne monte pas sur le cheval. 

Pour comprendre comment le cheval peut apprendre à être immobile au montoir il faut pouvoir se mettre à sa place. Si à chaque fois que vous l’amenez au montoir vous montez directement sur son dos et que vous travaillez, le cheval ne va pas faire une association attractive avec le montoir.

Pour que le cheval ait envie de rester immobile au montoir, il faut rendre ce montoir attractif. Je vais vous expliquer comment faire.

travailler l'immobilité au montoir

Rendre le montoir attractif

Pour que le Cheval fasse une association attractive avec quelque chose il faut que cette chose lui amène du confort. Donc si vous voulez que votre cheval fasse une association attractive au montoir il faut que vous mettiez du confort au montoir.

Le plus facile pour débuter cette notion de confort au montoir, et de l’aborder lorsque vous faites du travail au sol. 

Exercices préparatoires à l'immobilité au montoir

Pour que vous soyez à l’aise au sol, il y a quelques exercices préparatoires à maîtriser avant pour pouvoir travailler efficacement. 

Pouvoir bouger les hanches de votre cheval. Cela vous permet de pouvoir mettre du travail en étant éloigné du montoir. un autre exercice utile et le reculer à la pression du licol. Le cercle est aussi une bonne manière de travailler son cheval en dehors du montoir, mais si vous ne le maîtrisez pas ce n’est pas grave. Bouger les hanches et reculer le cheval seront suffisants.

travailler le cheval

Faire des pauses au montoir

Ce que je vais faire c’est de travailler mon cheval normalement, pendant quelques minutes, puis d’aller faire une pause à côté du montoir.

À chaque fois que je vais laisser une pause à mon cheval je vais venir la faire à côté du montoir. Pour amener mon cheval au montoir je monte d’abord moi-même sur le montoir puis je fais venir mon cheval à côté et une fois qu’il est immobile je vais en profiter pour le grattouiller.

À ce moment-là, si mon cheval bouge, ce n’est pas grave du tout, c’est une super opportunité pour lui apprendre l’immobilité au montoir.

Donc si mon cheval bouge je vais soit le faire bouger depuis le montoir ou m’éloigner du Montoir pour retourner simplement travailler comme je le faisais avant.

Au bout de quelques minutes de travail je vais venir lui reproposer de faire une pause à côté du montoir. Et pareil, dès que mon cheval décide de bouger ce n’est pas grave, je retourne travailler.

En faisant cela, le cheval va très vite associer le montoir à quelque chose de confortable, puisque c’est l’endroit où il va pouvoir faire une pause. Il aura donc rapidement envie d’aller proche du montoir.

Travailler l'immobilité au montoir avec la selle

L’étape suivante se fait lorsque le cheval a déjà associé le montoir à quelque chose d’attractif. Il faudra donc peut-être plusieurs séances au sol jusqu’à ce que votre cheval ait associé le montoir à un moment de calme et de confort.

Donc pour l’étape suivante vous allez mettre la selle sur votre cheval et vous allez débuter par du travail au sol et venir mettre le confort au montoir comme vous le faisiez juste avant. 

Mais cette fois lorsque le cheval sera au montoir vous allez d’abord venir toucher la selle et agitier un peu les étriers, agiter votre bras de l’autre côté de la selle.

habituer le cheval à rester immobile au montoir

À nouveau si votre cheval bouge à ce moment, éloignez-vous du montoir et allez travailler. Puis revenez et recommencez. Quand votre cheval est bien immobile lorsque vous agitez vos bras, touchez la selle et agitez les étriers, vous pouvez ensuite commencer à mettre un pied dans l’étrier. Si le cheval ne bouge pas enlevez le rapidement et laissez lui du confort. 

Se hisser en gardant l'immobilité au montoir

L’étape suivante sera de vous hisser sur votre cheval tout en prenant une flexion latérale, c’est-à-dire que le cheval tourne sa tête vers vous.

Donc un autre exercice à maîtriser est la flexion latérale. A chaque fois que je monte sur mon cheval, je prends une flexion.

La flexion latérale est indispensable pour monter en toute sécurité. En effet lorsque vous allez vous hisser sur le cheval, prenez une flexion latérale pour toujours avoir la tête de votre cheval vers vous au cas où il décide de partir. Vous serez ainsi capable de pouvoir ramener la tête de votre cheval et éviter ses pieds si vous tombez lors du montoir. 

se hisser correctement sur le cheval

La flexion latérale

Pour prendre une flexion latérale, placez-vous derrière le passage de sangle de votre cheval. Levez votre main qui tient la longe, coulissez avec l’autre, puis fermez vos doigts progressivement en amenant votre main à l’épaule de votre cheval tout en décrivant un arc de cercle.

Relâcher très rapidement la longe dès que le cheval cède à la pression. Si le cheval bouge à ce moment-là, maintenez la pression jusqu’à ce qu’il arrête ses pieds puis relâcher.

Si votre Cheval résiste beaucoup, qu’il bouge qu’il ne comprend pas ce que vous voulez, vous pouvez décomposer l’exercice en demandant un tout petit peu de flexion, sans amener votre main jusqu’à son épaule. Il est important pour le montoir que vous soyez capable de prendre une flexion latérale sans que le cheval ne bouge.

Ensuite allez faire pareil au montoir.

Une fois que votre cheval est immobile au montoir avec une flexion latérale, vous pouvez vous hisser.

Si le cheval ne bouge pas redescendez rapidement. Ne profitez pas du fait qu’il ne bouge pas pour monter dessus. Souvenez-vous il faut avant tout que votre cheval profite, avant que vous puissiez vous-même profiter.

Si votre cheval bouge alors que vous avez le pied dans l’étrier, essayez de maintenir la flexion, jusqu’à ce qu’il arrête ses pieds. Dès que ses pieds s’arrêtent, descendez et allez retravailler un peu plus loin. Puis recommencer, jusqu’à ce que le cheval reste immobile lorsque vous vous hissez sur son dos.

J’espère que ce contenu vous aura été utile, dites-le moi dans les commentaires et à tout bientôt pour la deuxième partie où nous verrons ensemble comment se mettre en selle correctement.

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Cet article a 12 commentaires

  1. Cynthia

    Je suis tellement impressionnée par les personnes qui amènent les animaux à coopérer avec nous humains ! Quelle écoute et progressivité tu mets en place ! Je ressens aussi ton amour dans cette relation avec les chevaux. Merci de m avoir fait partager cette passion !

    1. Avec plaisir, oui c’est le message que j’ai envie de faire passer, qu’avec de l’écoute et de la compréhension on arrive à faire de son cheval un merveilleux partenaire!

  2. Jackie

    Pour moi, lorsque l’on monte un cheval, l’immobilité au montoir, c’est la base. C’est tellement compliqué quand le cheval bouge dans tous les sens. Merci pour tes conseils.

  3. Sabine

    Merci pour cet article ! Ayant fait de l’équitation je ne m’étais pourtant jamais posé cette question tellement c’était évident pour moi, mais en effet c’est une base qui doit être apprise ! J’ai beaucoup aimé la pédagogie de cet article 🙂

    1. Merci! Oui tout s’apprend, souvent on pense que le cheval doit savoir, mais non il ne nait pas avec un logiciel équitation intégré 😉

  4. Katell RAPIN

    Très intéressant, merci. Je fais de l’équicoaching avec des chevaux généralement immobiles, mais c’est bon à savoir 😉 Merci

  5. sophie

    Merci pour cet article où vous aborder ce point précis avec bienveillance et douceur. Écoute et collaboration, bravo !

    1. Avec plaisir, oui la bienveillance est plus efficace et surtout plus éthique que la contrainte 🙂

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