Dans cet article nous allons aborder l’apprentissage du cheval et je vais vous parler d’un outil puissant qui permet de les renforcer et donc de les accélérer.
Lorsque nous travaillons un cheval, nous faisons partie de son environnement. L’objectif du cheval est de pouvoir gérer chaque pression de son environnement afin de les enlever le plus rapidement possible et retrouver du calme et du confort.
Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article précédent : ➽ L‘importance du timing de l’enlèvement de la pression.
Lorsqu’on demande quelque chose à notre cheval, on va mettre une pression sur lui, soit tactile ou suggestive (un signal). Le cheval sera motivé à trouver une solution pour enlever cette pression.
Un outil puissant qui accélère les apprentissages
Si lorsqu’il a trouvé la solution attendue, la pression s’enlève, le cheval sera capable de comprendre que c’était la bonne solution et si en plus on lui laisse une pause, on va renforcer le fait que la solution était la bonne. Le cheval va donc très probablement reproposer la même solution à cette pression la prochaine fois.
La pause, si elle est proposée au bon moment, lorsque le cheval répond à correctement à notre demande, sera un outil extrêmement puissant pour le faire progresser très rapidement.
En effet, la pause est un fort accélérateur de l’apprentissage, car elle met le cheval en situation de réussite. Un peu comme lorsque que vous faisiez une bonne note à l’école.
Qu’est-ce qu’une pause ?
Par sa définition, la pause est une « interruption momentanée d’une activité, d’un travail, etc… »
Concrètement dans le travail du cheval, c’est un moment où je vais l’arrêter et ne plus rien lui demander. À ce moment-là, je vais la plupart du temps rester immobile en position éteinte si je suis au sol. Parfois j’ajoute des gratouilles, si je sais que ça fait plaisir à mon cheval. Dans les deux cas, je veille à être calme, ne pas m’agiter et faire le moins de gestes possibles.
Si je suis à cheval, j’arrête mon cheval et je lui rends complètement les rênes.
Que faire si le cheval bouge lors des pauses ?
Si votre cheval bouge alors que vous lui avez proposé une pause, ce n’est pas un souci. Reprenez simplement le travail et reproposez-lui une pause plus tard. Cela peut prendre un peu de temps pour que le cheval les apprécie.
Lorsque j’ai eu mon cheval, au début de son apprentissage, il ne pouvait pas rester immobile plus de quelques secondes. Il n’avait simplement jamais appris qu’une pause pouvait être un moment de détente.
Une fois qu’il a commencé à mieux comprendre mon langage corporel et comment y répondre, son stress a diminué et il a commencé à apprécier les pauses.
La fréquence des pauses lors d’une séance de travail.
Si votre cheval est en début d’apprentissage, le nombre de pauses doit être très fréquent. À chaque fois que vous obtenez une amélioration dans une réponse, faites une pause.
Plus votre cheval pourras profiter lorsqu’il fait bien quelque chose, plus il aura envie de reproduire ce qui lui a amené ce confort.
Vous pourrez ensuite progressivement rallonger le temps de travail en fonction de la progression de votre cheval.
La durée des pauses
Il n’y a pas de règle, parfois quelques secondes suffisent et parfois quelques minutes peuvent être bénéfiques. Dans tous les cas, observez votre cheval.
Durant la pause il devrait pouvoir se détendre, baisser l’encolure, montrer des signes d’apaisement comme le mâchouillement. Lorsqu’il mâchouille attendez qu’il ait terminé avant de reprendre votre travail.
Lorsqu’il ne faut absolument pas laisser de pause
Si votre cheval ne vous donne pas la réponse que vous souhaitez, par exemple s’il recule, alors que vous lui demandez d’avancer. À ce moment-là ne lui laissez pas de pause car il suffirait de quelques répétitions pour que cela devienne une réponse apprise.
Si votre cheval adopte un comportement non souhaité, il est impératif qu’il n’en profite pas, car sinon ce comportement sera renforcé et votre cheval vous le reproposera.
La plupart des « mauvais » comportements des chevaux, sont des comportements appris. Les chevaux qui cabrent, qui mordent, qui arrachent la longe, etc… Le cheval n’est pas capable de savoir si son comportement est bien ou pas, il sait juste si son comportement lui profite ou non.
Le cheval adopte un comportement indésirable parce qu’il fonctionne pour lui, il lui permet d’enlever les pressions et souvent même d’obtenir une pause.
Malheureusement, une fois que vous avez éduqué des comportements indésirables à votre cheval, il ne va pas les oublier. Il est certes possible de le rééduquer, mais il est probable que le mauvais comportement revienne dans certaines circonstances.
C’est pourquoi il me tient tant à cœur de vous aider à bien éduquer vos chevaux. Il est tellement plus facile de mettre en place une bonne éducation, plutôt que de devoir le rééduquer par la suite.
De plus, une bonne éducation vous permettra de vous sentir beaucoup plus en sécurité et vous évitera des peurs inutiles. Malheureusement, aujourd’hui encore beaucoup de chevaux sont euthanasiés pour des comportements indésirables, alors que la plupart auraient pu être évités avec une bonne éducation.
Profitez de ma formation gratuite sur le thème de la confiance réciproque. Cette formation est un bon point de départ pour mettre en place de bonnes bases solides d’éducation avec votre cheval.
Merci pour ton article. Il est vraiment intéressant d’apprendre que faire une pause fait partie de l’apprentissage du cheval. Comme pour les hommes, faire une pause nous permet d’apprécier et d’évaluer une expérience vécue. Ensuite, d’en tirer les leçons et d’apporter des corrections si nécessaire.
Oui les pauses sont essentielles pour permettre au cheval de profiter de son action, cela va lui donner envie de la reproduire, il sera de plus en plus motivé par les apprentissages proposés 🙂
Je trouve intéressante l’idée que les mauvais comportements sont -tout comme les bons- des comportements appris, même si c’est de façon « passive ». Comme quoi, une absence de bonne réponse constitue déjà en soi une réponse !
Oui, il faut en être conscient, chaque comportement que le cheval propose est en sorte un essai et c’est par nos actions ou non action qu’il pourra en profiter et que la réponse deviendra « bonne » dans le sens qu’elle va lui profiter (en ayant une pause par ex) ou « mauvaise » dans le sens qu’elle ne va pas lui profiter. Nous sommes responsables d’éducation de notre cheval.
J’ai été passionné par ton article. Sans faire de raccourci, il m’apparait que l’éducation d’un cheval répond à une sorte d’universalité. La fermeté bienveillante, l’attention et la vigilance face aux mauvaises habitudes qu’on encourage soi-même sans s’en rendre compte : ton article nous amène à réfléchir et à ne pas oublier que tous nos actes ont des conséquences, bonnes ou mauvaises.
Merci pour ton retour, effectivement bien souvent au départ nous sommes inconsciemment incompétents. C’est malheureusement une situation très confortable, car il est facile de rejeter la responsabilité du mauvais comportement de notre cheval sur notre cheval lui-même ou tout autre élément extérieur. Mais une fois ce stade dépassé on peut devenir consciemment incompétent, puis se remettre en question et se former pour devenir consciemment compétent et qui sait un jour inconsciemment compétent. Et cela touche en effet plein de domaines de la vie.
Il est important de savoir que dès que le cheval esquisse une réponse positive à un exercice demandé, il faut s’arrêter, tu as raison. Il faut toujours arrêter un exercice sur une « réussit ». Merci pour tes conseils.
Merci pour ton commentaire. Avec plaisir!